Les bergeries du Contadour : Terres du Roux, Les Fraches, Les agneaux
Info : parcours moyen pour tous, bonnes chaussures et bâtons recommandés.
Dénivelé positif : + 200 m (entre 1228 m et 1369 m)
Duré de la rando : 5 h dont 1/2 h de pose
Distance de la Rando : 10 kms en boucle
Balisage : GRP Tour de la Montagne de Lure au départ
Carte IGN : TOP 25 3240-OT (Banon - Sault)
Accès : Départ Le Contadour, en venant de Banon ou de Sault
Département : Alpes de Haute Provence
Stationnement : Parking au monument de la résistance près de la mairie.
Photos : Cliquez sur les destinations pour voir les photos remarquables.
Tracé sur Openrunner : 2501861
Le thème:
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Entre Mont Ventoux et Montagne de Lure, le Contadour est un vaste plateau désertique et sauvage, situé à environ 1000m d'altitude, dans la continuité des plateaux de Vaucluse et d'Albion.
A la suite du Vieux Redortier, nous pouvons poursuivre notre ascension vers le sommet de Larran, atteignant les crêtes de la Montagne de Lure, cet itinéraire, au départ du Contadour ravira les contemplatifs, les amoureux des grands espaces de solitude et de silence.
Au delà des dernières maisons habitées du Contadour, c'est la montagne des bergers, de la lavande fine, de la neige et des ciels étoilés.
C'est aussi celle des célèbres bergeries, véritables joyaux de pierre sèche.
Du jas des Terres du Roux, aux portes du jas des Agneaux, lieu de tournage du film Crésus de Jean Giono, on peut encore avoir la chance de croiser l'un des derniers bergers menant son troupeau dans la vallée, et la certitude de contempler, le soir au pied des Alpes et de la Provence réunies, un coucher de soleil grandiose.
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Le tracé:
Le parcours :
1 - En venant de Banon par la D5, .dépasser Le Contadour de 1,3 km pour garer son véhicule sur le bord de la route, près du panneau indicateur (ne pas poursuivre jusqu'à La Tinettes), on rejoindra l'auberge à pied par la route, puis on emprunte le chemin qui monte à travers les champs de lavandin en direction du nord-ouest.
Traverser la piste et prendre le sentier en face qui entre dans la forêt de pins sylvestres et poursuivre sur environ 1 km.
Après une construction ruinée sur la droite, le Jas Des Terres du Roux [A], autrefois au coeur des steppes des hauts plateaux, apparaît au milieu d'une petite prairie regagnée peu à peu par la végétation.
C'est un modèle exemplaire de bergerie en pierre sèche, composé d'un jas de plus de 15 m de long, d'une cabane de berger et d'une citerne qui s'articulent autours d'un enclos.
De nombreux modèles pastoraux de la Montagne de Lure sont conçus sur ce modèle.
Nous retrouverons un tel agencement au jas de Bouscarle plus loin ainsi qu'à La Gardette.
Le jas des Terres du Roux.
La particularité de ces bergeries réside dans le type de recouvrement mis en oeuvre: l'espace oblong est compartimenté en quatre pièces, chacune couverte d'une coupole encorbellée reposant sur des arcs diaphragmes en plein cintre scellés au mortier. De petites ouvertures verticales ébrasées vers l'intérieur et en forme de meurtrière permettent l'aération.
Le sol recouvert de paille indique que la bergerie est encore utilisée, parfois par les bêtes, mais aussi par les randonneurs. La toiture extérieure, à quatre pans et aux arrêtes arrondies, ne laisse pas deviner l'architecture intérieure. sa couverture est constituée de lauzes, larges dalles plates disposées de façon à rejeter les eaux de pluie et débordant largement en corniche au dessus des murs. Le fruit des murs extérieurs est important comme dans de nombreuses constructions similaires en montagne de Lure. Sous cette corniche était installée autrefois une gouttière qui recueillait les eaux de pluie et alimentait la citerne située à proximité.
La cabane de berger, de plan carré, d'une surface intérieure de 12 m2 environ, est couverte, elle aussi, d'une voûte en encorbellement. Elle est pourvue d'une porte ébrasée vers l'intérieur et d'une niche pour y stocker de la nourriture. Elle montre des traces d'enduit, réalisé dans un soucis de propreté, mais aussi d'isolation, sur les parois intérieures jusqu'à une hauteur d'environ 1,50 m.
A cette hauteur, des trous dans les murs devaient autrefois accueillir des poutres et un plancher intermédiaire où l'on entreposait probablement du fourrage. Encore en usage dans les années soixante dix, le site est aujourd'hui une halte pour les randonneurs. La toiture a fait l'objet d'un chantier de restauration, organisé par l'association Apare, auquel de jeunes bénévoles des quatre coins du globe ont participé. Elle a été inscrite en 1993 à l'inventaire des monuments historiques.
(Informations issues de ballades sur les chemins de la pierre sèche) |
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2 - Dépasser la bergerie et emprunter le chemin du haut, qui conduit au pas de Redortiers; c'est une ancienne draille qui reliait Les Omergues à Redortiers. Prendre le sentier de droite sur 200 m, puis, à gauche, la direction du sommet de Larran. Poursuivre toujours tout droit jusqu'à trouver, au milieu d'une prairie, à droite du chemin, une bergerie tunnel au lieu dit Les Fraches.
La Bergerie des Fraches [B] constitue un autre type de couvrement répandu en montagne de Lure. Construite également sur le modèle de l'association jas-cabane-citerne, elle se différencie du jas des Terres du Roux, par son principe de voûte en berceau, dite "tunnel" ou encore voûte chaînette. Si on est attentifs, on peut remarquer des ruptures dans la continuité de la voûte qui correspondent au déplacement d'un coffrage utilisé pour sa construction. Par leur mode constructif, ces bergeries sont plus longues et plus étroites que celles qui utilisent le système à coupoles. Le bâtiment des Fraches est long de presque 20 mètres (intérieur) pour une largeur de 3,40 m.
EN 1975, l'architecte Jean-Luc Massot, dans Maisons rurales et vie paysanne en Provence, montrait un édifice en bien meilleur état. Aujourd'hui, la toiture présente de nombreux trous, et le parement du mur pignon qui surmonte l'ouverture est nettement détérioré. La citerne est alimentée par un impluvium, bassin de récupération des eaux de pluie, construit sur l'emplacement de l'ancienne cabane de berger et prolongé d'un appareillage de lauzes orienté vers le puisard. Deux relevés réalisés respectivement par Les Alpes de Lumière en 1967 et par l'Apare en 1981, font état d'un ensemble ordonné. Aujourd'hui, l'impluvium est constitué d'un mauvais assemblage de tôle ondulée, de tuiles, mode de recouvrement peu courant à cette altitude , où la construction employait d'ordinaire des matériaux extraits sur place. Le relevé de 1967 montre enfin la présence d'une conque à proximité de la citerne.
La bergerie tunnel des Fraches a été récemment réinvestie par le berger Rolland d'Oppedette. Il utilise surtout sa citerne - dont l'eau ne provient plus des toitures, mais d'un branchement sur le réseau - pour abreuver son troupeau de plus de 1000 têtes. Selon son témoignage, si la bergerie était restaurée et fermée, il l'utiliserait pour y abriter certaines bêtes fragiles durant la journée. Le rôle des associations de sauvegarde est aussi de permettre, par des actions de restauration sur ce type de patrimoine, rare et de grande qualité, de maintenir des usages anciens ou d'en favoriser de nouveaux.
(Informations issues de ballades sur les chemins de la pierre sèche) |
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3 - Poursuivre vers les crêtes en direction de la
bergerie en arc des Fraches [C], à gauche du chemin.
Elle est également différente des deux complexes décrits précédemment. Il ne reste de la toiture à deux pans que la panne faîtière et un morceau de panne intermédiaire de versant, toutes deux supportées par quatre arcs jointés au mortier, partant directement du sol et inclus dans l'épaisseur des murs latéraux. Si ces arcs sont encore debout malgré l'absence de charge, c'est sans doute parce que les forces exercées à leur base sont contrebalancées par la poussée des talus collatéraux. A l'extrémité nord-est, une pièce et une cabane de berger de plan circulaire, à la voûte totalement effondrée sont accolées à la bergerie. Une photographie de 1975 montre au premier plan, quelques tuiles canal qui laissent supposer qu'une couverture en tuile s'est substituée aux lauzes originelles.
(Informations issues de ballades sur les chemins de la pierre sèche) |
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4 - Poursuivre la piste vers le sommet. Avant d'atteindre la crête, nous laissons une bergerie ruinée à notre gauche, puis nous atteignons
le jas des agneaux [D].
Très dégradé, c'est une des plus hautes bergeries de la montagne de Lure.
Ce site fut, en 1960, le lieu de tournage du film Crésus de Jean Giono, dont le premier assistant était Costa Gavras et l'acteur principal, Fernandel. Le jas des Agneaux (la demeure de Fine dans le film), est composé de plusieurs modules couverts chacun d'une toiture à une ou deux pentes, constituées de pannes, de chevrons, de tuiles canal et de tôle ondulée. Les dépendances ajoutées au fil des besoins, créent désormais de très grands volumes.
Le sommet de Larran tout proche nous offre un remarquable point de vue:
Au sud, au premier plan, les pâturages, puis le Luberon, la Sainte-Victoire et la Sainte-Baume dans le lointain.
Au nord, au premier plan, un a-pic vertigineux, et au loin, une vue sur les Ppréalpes, le Vercors, la massif des Ecrins, le Mercantour.
5 - Après le Jas des Agneaux, prendre à droite le chemin qui redescend vers le ravin de Fond-Brune, au carrefour de plusieurs combes. Nous passons à proximitéde petits abris de berger et de bergeries recouvertes de toitures en tuiles et en tôle ondulée. L'une d'elles abrite un troupeau d'ânes.
Une autre voie consiste à gravir le sommet de la Montagne de Lure à 1431m au cairn pour redescendre vers le sud, par un chemin en crête, directement sur Bouscarle, là aussi nous observons de multiples abris de berger en pierre sèche, quelque fois de la taille d'un homme allongé.
6 - Dans le ravin de Fond-Brune, au carrefour de plusieurs combes, dont les eaux sont récupérées dans un réservoir semi-enterré (de couleur jaune), prendre à gauche un chemin qui gravit la colline en suivant la ligne de plus grande pente pour arriver en lisière d'une prairie. Là, à 1335 mètres d'altitude, est implanté le
Jas de Bouscarle [E], il est composé d'une succession de cinq coupoles encorbellées, montées sur arc, sur le modèle des Terre Roux. Placé en situation dominante qui permettait autrefois la garde du troupeau, il jouit d'une belle exposition, abritée des vents et ensoleillée. A proximité de l'entrée au sud-est, dont la façade, aujourd'hui enduite, ne laisse plus apparaître le bel appareillage en arc), un petit abri pour le berger est aménagé dans l'épaisseur d'un mur d'enclos.
Une citerne de plan circulaire était alimentée autrefois par les eaux de toiture. Elle est flanquée d'une cabane couverte d'une charpente et d etuiles canal. Son entrée est surmontée d'un linteau portant la date gravée de 19004, qui correspond probablement à l'édification de cette partie. L'intérieur est entretenu (sol dallé, cheminée, table et une chaise) et sert encore occasionnellement d'abri de fortune pour les chasseurs ou les randonneurs.
7 - Revenir sur ses pas et rattraper le ravin de Fond-Brune, (nous évitons la montée au cas où nous aurions choisi l'option par la crête).
Prendre à gauche vers la ferme de Tinette, de là nous rejoignons notre véhicule.