Fiches rando - Forcalquier Les cabanons pointus
Forcalquier : cabanons pointus, Les mourres, L'aqueducInfo : parcours moyen pour tous, bonnes chaussures et bâtons recommandés.
Dénivelé positif : + 325 m (entre 563 m et 869 m)
Le tracé:
Le parcours : 1 - Du quartier Saint-Marc à Forcalquier, en amont du château d'eau, prendre le GR qui monte depuis le boulodrome en direction du gîte d'étape de la Parise, au nord. Le chemin passe près de la chapelle Saint Marc. En balcon au dessus d'un petit vallon, un panorama s'étend sur la gauche. Il est parsemé de cabanons pointus, chacun relégué en limite de parcelle pour ne pas entraver les cultures. Vergers d'oliviers et champs de céréales alternent dans ce site protégé et bien exposé. A hauteur de la fourche, en s'écartant du chemin vers l'est sur quelques dizaines de mètres, on peut découvrir les ruines d'un ancien complexe en pierre sèche, autrefois magnifique. Plusieurs cartes postales de la première moitié du XXe siècle attestent de la présence de cet ensemble exceptionnel de cinq cabanons pointus juxtaposés [A], encore debout vers 1940, dans le quartier soufflet (rebaptisé "les Cabanons" sur l'actuel cadastre). Ils furent un lieu d'exploitation agricole, comme tous les cabanons des champs, mais aussi certainement un lieu de promenade dominicale. Il est difficile aujourd'hui de reconnaitre ces lieux, tant ils sont ruinés. Seules, les bases des murs sont encore discernables. Malgré l'élan de reconnaissance et de sauvegarde insufflé par l'etnologue provençal Pierre Martel, fondateur du mouvement Alpes de Lumière, force est de constater que ce site a bel et bien été abandonné, privant la ville de Forcalquier d'un patrimoine remarquable. 2 - Poursuivre sur le GR vers le nord. A la croisée des chemins, une variante permet de redescendre par un petit sentier dans le vallon pour revenir au point de départ en une vingtaine de minutes. L'itinéraire se poursuit tout droit par un sentier balisé rouge et jaune (GR6) et monte à travers un sous-bois. Un peu plus haut, un panneau indique le gîte d'étape de La Parise. Poursuivre tout droit jusqu'au plateau des mourres [B]. Le paysage désertique d'où surgissent des rochers semblables à des champignons, est tout à fait surréaliste. Cette formation géologique résulte de l'érosion différente entre roches tendres et roches dures. Il y a trente millions d'années, ces terres étaient recouvertes d'eau. Le calcaire s'est déposé au pied des végétaux qui poussaient dans le lac. Le niveau du dépôt a augmenté avec le niveau de l'eau qui a tout recouvert. Plus tard, les poussées pyrénéennes ont modifié le relief. En s'attaquant aux marnes tendres, l'érosion n'a laissé en saillie que les parties calcaires. Le sommet de ces "champignons" , constitué de calcaire plus dur, a été plus lentement érodé, formant ainsi ce chapeau. 3 - Prendre à gauche la direction du Clot de Melly en suivant les marques du GR6. Après un petit champ de forme trapézoïdale sur la droite, nous atteignons une intersection. Laisser à gauche le sentier qui mène aux Charbonniers pour suivre le GR à droite. On aborde ici une zone plus sauvage qui m^le bois et petits champs, dans lesquels nous découvrirons plusieurs cabanes de chasse faites de planches, de tôles et de branchages. Sur le cadastre de 1813, les alentours du Clot de Melly étaient notés "bois", "taillis", et "vague". Il y avait déjà très peu de terres "labes". 4 - Nous débouchons sur un portail qui indique une propriété privée, interdite aux véhicules motorisés. Poursuivre sur le GR (communal) sur quelques dizaines de mètres. Après le virage à droite, nous découvrons un magnifique cabanon pointu [C] (propriété privée). Comme souvent dans le pays de Forcalquier, il est vaste et les encadrements de ses ouvertures sont en pierre de taille. Son mur intérieur de séparation témoigne de sa fonction d'abri pour les bêtes. Beaucoup de pierres de couverture sont malheureusement tombées, ce qui fragilise l'édifice. 5 - Après le cabanon, quitter le GR pour prendre le premier chemin à gauche qui descend vers le sud (marque rouge à peine visible sur un arbre du côté droit). 6 - Avant de rejoindre le chemin qui mène aux Charbonniers, monter à droite , vers le nord-ouest, dans un joli sous-bois, sur un chemin peu fréquenté, en suivant la ligne de plus grande pente. 7 - En haut du plateau, après une légère descente, prendre à gauche à la croisée des chemins en direction des Charbonniers. Le paysage s'humanise et laisse place à une alternance de bois, de parcelles en friche et cultivées. Laisser le chemin de droite qui longe la lisière sud d'un champ en friche et continuer tout droit. Après un grand virage à droite qui ramène vers un champ cultivé, nous découvrons un cabanon [D] remarquable par ses dimensions et sa facture. Précédé d'un enclos, il possède une entrée surmontée d'un double arc de pierres clavées. Une corniche de larges dalles souligne le départ de la voûte. Des trace d'enduit subsistent à l'intérieur ainsi que des marques de suie , des inscriptions (prénoms) et des vestiges de poutres (ancien plancher). Une niche et des ouvertures en forme de meurtrière sont encadrées de pierres équarries. La partie haute de la voûte est pourvue d'une aération. 8 - A la hauteur des Charbonniers (propriété privée), prendre à droite à la fourche, puis à droite à nouveau pour contourner la maison (suivre le balisage jaune). En contrebas de la cabane et du puits, une fois passé une ruine et un abreuvoir alimenté par une source, rejoindre un autre chemin puis une route goudronnée, poursuivre la descente vers la Mère des Fontaines, source captée (close) qui alimente encore Forcalquier aujourd'hui. Dans un virage on atteint la ravine du Grand Travers qui peut parfois laisser couler un torrent (jolie cascade en amont) Sur la gauche, on distingue par endroits les vestiges d'un aqueduc dont les eaux étaient rassemblées à la croisée des vallons. Jusqu'au XVIe siècle, les habitants de Forcalquier intra-muros n'avaient pas l'eau courante. L'approvisionnement se faisait au moyen de citernes qui récupéraient les eaux de toiture ou de quelques rares puits. Il faut aller à la Bonne Fontaine ou à la Louette, située à l'extérieur des remparts, pour trouver des sources d'eau vive. Ce n'est qu'au début du XVIe siècle que l'on décida d'acheminer l'eau des sources captées dans le vallon du Riou jusqu'à la ville. Ces différentes sources étaient conduites vers "La mère des Fontaines" [E] au moyen de canalisations en pierre et, de là, un aqueduc [F] permettait d'acheminer l'eau jusqu'aux fontaines des places Saint-Pierre (actuelle fontaine Jeanne d'Arc) et Saint-Michel, construites à la même époque. Edifié entre 1495 et 1512, cet aqueduc serait l'oeuvre de la population forcalquienne, aidée des moines cordeliers. D'une longueur de 3 kilomètres, haut de 1,50 m et large de 1 mètre, il court à flanc de colline dans une galerie couverte par une voûte en plein cintre sur le tiers de son parcours. EN d'autres endroits, il est intégralement taillé dans la roche. Certaines portions de son tracé sont encore inconnues, notamment dans la partie urbanisée de Forcalquier. A l'intérieur, une conduite d'eau maçonnée en forme de U s'appuie sur le mur aval, tandis qu'un chemin d'accès est aménagé du côté mur amont. Son parcours est ponctué de nombreux regards, chacun parementé de pierres de taille creusées d'une feuillure qui accueillait autrefois une porte en bois. Cet aqueduc a été utilisé au moins pendant 250 ans, puisqu'un "prix fait" indique que de grosses réparations ont encore été effectuées en 1730. L'association Patrimoine de Forcalquier , de laquelle nous tenons ces informations, programme avec l'office de tourisme de Forcalquier un projet de mise en valeur du site à travers des interventions de restauration et la création d'un sentier de découverte depuis Forcalquier . De potentielles chutes de pierre interdisent l'accès aux galeries de l'aqueduc. 9 - Laisser la route qui mène vers la colline zinzine pour continuer tout droit. Depuis la route, on peut suivre du regard le tracé de l'ancien aqueduc. Nous passons devant une ancienne cimenterie (à droite), aujourd'hui lieu de spectacle géré par la Compagnie Tout Samba'L. Après le ravin, le chemin remonte jusqu'au point de départ de l'itinéraire. Aujourd'hui inséré dans le maillage urbain, un dernier Cabanon Pointu [G] est le témoin d'une ancienne activité agricole. Conséquence du déclin de l'agriculture et de la pression foncière grandissante, les extensions pavillonnaires gagnent de plus en plus sur les anciens terroirs agricoles, se superposant à la trame existante et intégrant leurs architectures (murs, cabanes). Date de création : 16/05/2013 @ 16:05 Réactions à cet article
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